• Tous les investisseurs ont besoin d’un certain niveau de liquidités dans leur portefeuille. Selon le cadre facile à suivre de Vanguard, le type de produit de liquidités et le montant à conserver dépendent de trois piliers fondamentaux : la tolérance au risque, l’horizon de placement et le niveau de financement. Ces facteurs sont essentiels pour guider les décisions de construction de portefeuilles.
  • Il n’existe pas d’approche de placement générique, mais les investisseurs qui ont une faible tolérance au risque, un horizon de placement à court terme ou un objectif financier bien financé profiteraient le plus d’une pondération plus élevée en liquidités ou en quasi-espèces.

 

Les liquidités peuvent prendre de nombreuses formes, notamment l’argent physique, l’argent détenu dans des comptes bancaires et les instruments financiers à court terme. Pour nos besoins, nous définirons les « liquidités » comme étant des instruments financiers à court terme facilement disponibles, présentant une liquidité élevée, un risque de marché minimal ou négligeable et une échéance de moins de 12 mois. Les liquidités comprennent les certificats de placement garanti (CPG), les fonds du marché monétaire, les comptes d’épargne à intérêt élevé (CEIE) et les FNB, ainsi que les obligations à très court terme de grande qualité. Le taux de rendement de ces placements peut varier fréquemment et est étroitement lié au taux directeur de la Banque du Canada ou d’autres banques centrales.

Dans la présente étude, nous présentons trois aspects des liquidités qui s’harmonisent généralement avec les objectifs des investisseurs : les rendements, la relation avec l’inflation et les niveaux de volatilité. Nous partageons également notre cadre pour encourager les investisseurs à envisager les liquidités dans leur planification financière et leur répartition stratégique de l’actif.

 

Rendement – Les liquidités dans la fourchette des primes de risque

Bien que les actions et les obligations affichent des rendements médians plus élevés que les liquidités, leurs rendements sont beaucoup plus variables et leur probabilité de résultats négatifs est beaucoup plus élevée. Cela s’explique par les risques associés aux obligations et aux actions, mais auxquels les liquidités ne sont pas exposées, comme le risque de crédit et le risque de taux d’intérêt des obligations ou le facteur de risque de marché des actions. Les investisseurs exigent une prime, ou un rendement supplémentaire, pour compenser la prise de ces risques supplémentaires. À titre d’exemple, le diagramme en boîte à moustaches de la figure 1 montre que le Vanguard Capital Markets Model (VCMM) prévoit une probabilité de 80 % que les liquidités génèrent des rendements compris entre 2 % et 4,1 % et que les obligations mondiales produisent des rendements situés entre 0,4 % et 9,6 %, tandis que les actions mondiales devraient être beaucoup plus volatiles et enregistrer un rendement de -11,6 % à 31,7 % sur un horizon d’un an.

 

FIGURE 1 : Risque et rendement des liquidités, des obligations et des actions

 

Remarques : Les rendements indiqués sont tirés du Vanguard Capital Markets Model (VCMM); des projections sur un an effectuées dans des conditions de stabilité en date de décembre 2023 sont utilisées. Les actions affichent une répartition 30 % Canada/70 % hors Canada; les obligations, 60 % Canada/40 % hors Canada. Les bons du Trésor canadiens à trois mois sont utilisés pour prévoir les rendements des liquidités. Les icônes du diagramme en boîte à moustaches représentent les 10e, 25e, 75e et 90e centiles de rendement pour chaque catégorie d’actif.

Sources : Calculs effectués par Vanguard, d’après les données du VCMM.

 

L’incidence de l’inflation sur le rendement des liquidités

L’inflation est un facteur crucial à prendre en compte dans l’évaluation des occasions de placement, car elle réduit la valeur réelle de l’argent, ou son pouvoir d’achat, au fil du temps. De plus, cette érosion devient plus néfaste à mesure que l’horizon de placement s’élargit. Dans le passé, une des principales lacunes des liquidités a été leur capacité limitée à suivre le rythme de l’inflation. Par conséquent, elles ne protègent pas le patrimoine réel. Cela est particulièrement pertinent pour les investisseurs qui en sont à la phase des prélèvements de leur objectif, dont les dépenses augmentent chaque année et dont les actifs accumulés pourraient être incapables de suivre le rythme de l’inflation. La hausse rapide de l’inflation jusqu’à presque 10 % à la suite de la pandémie mondiale de 2020 est un rappel.

 

« Valeur refuge » – la faible volatilité des liquidités

De nombreux investisseurs considèrent les liquidités comme une valeur refuge en raison de leur faible volatilité, surtout en période de tensions sur les marchés. Toutefois, il faut tenir compte d’autres facteurs importants et pas uniquement la faible volatilité. Même si les liquidités peuvent sembler un placement sûr, le fait de conserver un excédent de liquidités ou de tenter d’anticiper le marché peut avoir une incidence négative et permanente sur les résultats financiers d’un investisseur. Lorsque les liquidités sont une valeur refuge, leur mauvaise utilisation la plus courante consiste à anticiper le marché. Le fait de réduire le risque au mauvais moment peut entraîner une détérioration des résultats. Le fait de conserver ses placements en période de volatilité est l’un des principes de placement clés identifiés par les recherches de Vanguard[1].

 

Les trois piliers des placements en liquidités

Vanguard a élaboré un cadre complet pour encourager les investisseurs à utiliser efficacement les liquidités dans leurs décisions de planification financière et de répartition stratégique de l’actif. Il tient compte de la relation dynamique entre les liquidités, les objectifs de placement et la gamme de facteurs décrits ci-dessus. Par souci de simplicité, nous examinons ce cadre dans le contexte d’objectifs de placement autonomes à la figure 2. Toutefois, le cadre s’applique également aux investisseurs qui ont plusieurs objectifs, où les considérations deviennent plus nuancées compte tenu des interactions entre les différents objectifs.

 

FIGURE 2 : Notre cadre pour les placements en liquidités et en quasi-espèces repose sur trois piliers clés

Tolérance au risque

La tolérance au risque est une mesure du risque de marché qu’un investisseur est prêt à accepter dans son portefeuille en fonction de ses objectifs financiers, de son horizon de placement et de sa disposition psychologique. La tolérance au risque d’un investisseur doit toujours être considérée conjointement avec ses objectifs de placement. Du point de vue de la répartition stratégique de l’actif, les liquidités font en sorte qu’un portefeuille se rapproche de l’extrémité plus prudente du spectre risque-rendement. Toutes choses étant égales par ailleurs, l’inclusion de liquidités dans un portefeuille convient mieux aux investisseurs dont la tolérance au risque est plus faible. Le tableau ci-dessous donne quelques indications. Plus la couleur bleue est foncée dans la matrice, plus les liquidités sont recommandées.

 

FIGURE 3 : Une matrice d’objectifs de placement et de niveaux de tolérance au risque

 

Horizon de placement

Plus l’horizon de placement est long, plus il est probable qu’un investisseur profitera des primes de risque des actions et des obligations. En nous fondant sur les prévisions du VCMM, nous élargissons l’horizon de placement sur 1 an de la figure 1 à 10 ans. Nous constatons que la distribution des rendements des liquidités, des obligations et des actions se resserre avec un horizon à long terme. Autrement dit, les liquidités sont moins avantageuses pour les investisseurs ayant un horizon de placement plus long.

Selon les prévisions du VCMM pour une période d’un an au cours de la pire tranche de 10 % des périodes pour chaque catégorie d’actif, le rendement médian des liquidités est positif, à 1,7 %, comparativement à -11,6 % pour les actions. Lorsque nous faisons passer l’horizon de placement à 10 ans, la dynamique du pire scénario s’inverse. Dans ce cas, les actions enregistrent un rendement de 3,4 % sur un horizon de 10 ans et selon le pire scénario, tandis que les prévisions des liquidités demeurent inchangées et s’établissent toujours à 1,7 %. Cela montre comment, à mesure que l’horizon de placement de l’investisseur s’allonge, les avantages que présente la détention de liquidités diminuent, même dans les pires scénarios. À mesure qu’un investisseur approche de son objectif et que son horizon de placement raccourcit, il pourrait vouloir modifier en partie son portefeuille en faveur des liquidités.

 

FIGURE 4 : Au fil du temps, la distribution des rendements des liquidités, des obligations et des actions se resserre

 

Remarques : Les rendements indiqués sont tirés du Vanguard Capital Markets Model (VCMM); des projections sur dix ans effectuées dans des conditions de stabilité en date de décembre 2023 sont utilisées. Les actions affichent une répartition 30 % Canada/70 % hors Canada; les obligations, 60 % Canada/40 % hors Canada. Les bons du Trésor canadiens à trois mois sont utilisés pour prévoir les rendements des liquidités. Les icônes du diagramme en boîte à moustaches représentent les 10e, 25e, 75e et 90e centiles de rendement pour chaque catégorie d’actif.

Sources : Calculs effectués par Vanguard, d’après les données du VCMM.

Niveau de financement

Plus un objectif est bien financé, moins le rendement dont l’investisseur a besoin est important ou moins le risque qu’il doit prendre pour l’atteindre est élevé. Cela est particulièrement vrai pour les objectifs qui sont à la fois bien financés et à court terme. Sur de courtes périodes, il est avantageux de détenir des capitaux dans des actifs moins risqués, comme des liquidités. Par exemple, si les investisseurs ont atteint leur objectif, il serait peu avantageux de détenir des actifs risqués, car cela pourrait accroître le risque de manque à gagner. Toutefois, si un objectif n’est pas bien financé, une pondération en actifs risqués peut être un outil précieux pour aider les investisseurs à atteindre leur objectif. L’augmentation de la pondération des actifs risqués n’est pas toujours la solution optimale lorsque le risque de manque à gagner est élevé. D’autres options devraient être envisagées, comme augmenter le taux d’épargne, ajuster le montant de l’objectif et donner plus de temps pour atteindre l’objectif.

Conclusion

Tous les investisseurs ont besoin de liquidités; cependant, les questions clés sont : quel montant de liquidités un investisseur doit détenir de liquidités et où les détenir. Du point de vue de la planification financière, le fait d’avoir des liquidités et des instruments en quasi-espèces contribue à couvrir les dépenses à court terme et à financer les paiements de retraite, entre autres objectifs. Dans la présente note de recherche, nous avons présenté un cadre qui repose sur la relation entre les objectifs et trois piliers : la tolérance au risque, l’horizon de placement et le niveau de financement. Notre analyse montre qu’une pondération en liquidités est idéale pour les investisseurs qui ont un horizon de placement plus court, une tolérance au risque plus faible et des objectifs bien financés. La décision sera prise en fonction du contexte ou de l’objectif, et ce cadre vise à guider soigneusement la décision de placement et non à imposer des limites.

Il est important de souligner que l’utilisation des liquidités dans le cadre d’une stratégie de placement doit être systématique, conformément à un cadre bien défini et, si possible avec l’aide d’un conseiller financier de confiance.

 

 

Tout placement est assujetti à des risques, notamment à celui de ne pas récupérer les fonds que vous avez investis. 

Les placements dans des obligations sont exposés au risque de taux d’intérêt, au risque de crédit et au risque lié à l’inflation. 

Les placements dans des actions et des obligations émises par des sociétés autres qu’américaines sont sujets à des risques, y compris le risque géographique et le risque de change. Ces risques sont particulièrement élevés dans les marchés émergents. 

IMPORTANT : Les projections et les autres données générées par le Vanguard Capital Markets Model (VCMM) en ce qui concerne la vraisemblance des résultats de placements divers sont de nature purement hypothétique; de plus, elles ne reflètent aucunement des résultats de placement réels et ne sauraient garantir les résultats futurs. Les résultats du VCMM varieront à chaque utilisation et dans le temps.

Les projections du VCMM sont basées sur une analyse statistique de données chronologiques. Les rendements futurs pourraient différer des tendances historiques saisies dans le VCMM. Qui plus est, le VCMM est susceptible de sous-estimer des scénarios défavorables extrêmes qui ne sont pas survenus dans le passé et sur lesquels le modèle est basé. 

Le Vanguard Capital Markets ModelMD est un outil de simulation financière exclusif qui a été conçu et est mis à jour par l’Investment Strategy Group de Vanguard [les équipes Primary Investment Research and Advice de Vanguard]. Le modèle effectue des prévisions de distributions des rendements futurs d’une vaste gamme de catégories d’actif. Ces catégories comprennent les marchés boursiers américains et internationaux, ceux des obligations du Trésor américain et des titres à revenu fixe de sociétés comportant diverses échéances, les marchés des titres à revenu fixe internationaux, les marchés monétaires américains, les produits de base et certaines stratégies de placement non traditionnelles. Le VCMM est fondé sur l’opinion théorique et empirique voulant que le rendement de diverses catégories d’actif reflète le revenu que les investisseurs exigent pour courir divers types de risque systématique (bêta). À la base, le VCMM repose sur des estimations du lien statistique dynamique entre les facteurs de risque et le rendement des actifs, estimations qui sont calculées en fonction d’analyses statistiques basées sur des données financières et économiques mensuelles remontant à 1960. En ayant recours à un système d’équations estimatives, le modèle applique une technique de simulation de Monte-Carlo pour projeter des relations estimatives entre les facteurs de risque et les catégories d’actif ainsi que le caractère incertain et aléatoire dans le temps. Le modèle produit un grand nombre de résultats simulés pour chaque catégorie d’actif, et ce, sur plusieurs périodes. On obtient les projections en calculant les mesures de tendance centrale issues de ces simulations. Les résultats produits par le modèle varieront à chaque utilisation et dans le temps.

Date de publication : Septembre 2024