Nous prévoyons une croissance inférieure à la tendance au Canada en 2024, sous l’effet prononcé de la politique monétaire, ce qui devrait contribuer à la poursuite des progrès vers la réduction de l’inflation de base vers une fourchette de 2,1 % à 2,4 % à la fin de l’année.

Le « dernier pas » vers la cible d’inflation, à l’instar des États-Unis, sera le plus difficile à franchir pour la Banque du Canada (BdC), surtout en raison de l’inflation persistante dans le segment des services. Compte tenu des progrès réalisés dans la lutte contre l’inflation et de la croissance inférieure à la tendance, nous nous attendons à ce que la BdC abaisse son taux directeur cible de 25 à 50 points de base cette année, terminant l’année entre 4,25 % et 4,5 %. Le taux de chômage au Canada devrait osciller entre 6,0 % et 6,5 % tout au long de l’année, car la croissance des salaires se poursuit sur une trajectoire plus modérée. 

 

Inflation

Un marché de l’emploi plus faible et une atténuation des pressions salariales qui en découle devraient ralentir la hausse des prix des services non liés au logement. Comme le montre la figure 1, depuis le quatrième trimestre de 2023, l’IPC de base suit une tendance à la baisse, même si la croissance des prix des services a progressé lentement. En mai, les prix des biens avaient augmenté de 1 % sur 12 mois, et la croissance plus rapide des prix des services a été alimentée par les voyages, les loyers, les services de téléphonie cellulaire et le transport aérien. Au cours des 12 derniers mois, les loyers ont augmenté de 8,9 %, principalement en raison de la croissance de la population et des taux d’intérêt plus élevés.

Le rythme de croissance de l’IPC a augmenté en mai, passant de 2,7 % en avril à 2,9 % sur 12 mois. Cette situation a réduit les attentes quant à une autre baisse de 25 points de base de la BdC en juillet. Nous prévoyons que la lutte contre l’inflation se poursuivra dans un contexte de croissance inférieure à la tendance et de politique monétaire restrictive. Les coûts d’intérêt hypothécaires élevés devraient commencer à diminuer en raison de nouvelles baisses du taux directeur de la BdC, car les Canadiens allouent près de 20 % de leur revenu moyen aux coûts hypothécaires, ce qui représente un sommet record. 

 

Figure 1

Source : Statistique Canada.

 

 

Croissance économique

Le PIB du Canada a progressé de 1,7 % au premier trimestre grâce à une hausse des dépenses des ménages, en particulier dans les services. Le taux d’épargne des ménages s’est établi à 6,9 %, soit son plus haut niveau depuis le premier trimestre de 2022, les consommateurs ayant repoussé leurs dépenses en biens en prévision d’une hausse possible des coûts hypothécaires et des loyers. Toutefois, le PIB réel par habitant, qui témoigne de la croissance rapide de la population canadienne, a encore diminué au cours du trimestre. Il s’agit de la sixième baisse au cours des sept derniers trimestres. 

La croissance économique du Canada demeure inférieure à sa tendance observée avant la pandémie. La politique monétaire restrictive visant à lutter contre l’inflation a freiné l’activité, laissant la croissance du PIB canadien bien en deçà de son potentiel. Toutefois, comme la BdC a amorcé un cycle d’assouplissement de la politique monétaire, nous prévoyons que l’écart de production pourrait demeurer autour de 4 % à la fin de 2024, comme vous pouvez le constater à la figure 2.

 

Figure 2

 

Nous nous attendons à une croissance inférieure à la tendance au Canada en 2024, car les consommateurs ressentent les effets d’une politique monétaire plus élevée. Il s’agit d’un facteur important pour les propriétaires canadiens en raison du recours accru aux prêts hypothécaires à taux variable par rapport aux autres régions où il y a des taux hypothécaires fixes à plus long terme, comme les États-Unis.

 

Politique monétaire

Compte tenu des progrès réalisés dans la lutte contre l’inflation et de la croissance économique inférieure à la tendance, la Banque du Canada (BdC) est devenue, le 5 juin, l’une des premières banques centrales des marchés développés à réduire les taux, ayant abaissé son taux cible du financement à un jour de 25 points de base pour le porter à 4,75 %. Nous nous attendons à ce que la BdC réduise son taux directeur cible de 25 à 50 points de base plus tard cette année.

Le 24 juin, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a affirmé qu’il restera à l’affût de signes témoignant d’un ralentissement soutenu de la croissance des salaires. Il a également laissé entendre que la banque centrale met l’accent sur certaines mesures en lien avec la croissance des salaires qui ont ralenti davantage que le taux global. Il a également mentionné que l’économie semble être sur la voie d’un atterrissage en douceur, ouvrant la voie à d’autres réductions de taux. À mesure que l’inflation poursuit sa progression, la durabilité de la croissance devrait jouer un rôle plus important, d’autant plus à mesure que seront renouvelés les prêts hypothécaires qui sont assortis des taux d’il y a cinq ans, lesquels sont parmi les plus bas de l’histoire. Cette situation, conjuguée au resserrement de la politique d’immigration, pourrait peser sur la croissance de la consommation. Tous ces aspects nous incitent à croire que d’autres réductions de taux seront possibles en 2024.

 

Marchés de l’emploi

Les marchés de l’emploi continuent de s’assouplir, le taux de chômage ayant augmenté de façon constante pour atteindre 6,2 %, alors qu’il est passé d’un creux de 4,8 % en juillet 2022 à 5,7 % en janvier. Le nombre de postes vacants parmi les employeurs canadiens a reculé à un peu plus de 575 000, ce qui représente une baisse de 28 % par rapport à avril 2023. Il y a 2,3 personnes sans emploi pour chaque poste vacant.

Après la hausse marquée des embauches en avril, qui a été largement alimentée par l’augmentation du nombre de travailleurs à temps partiel et du secteur des services, le marché de l’emploi s’est replié en mai. Le gain de 27 000 travailleurs sur le marché du travail a été entièrement attribuable aux 62 000 nouveaux emplois à temps partiel, le nombre d’emplois à temps plein ayant diminué de 36 000.

Le taux de chômage se situe dans notre fourchette cible de 6,0 % à 6,5 %, et nous pensons qu’il oscillera autour de ces chiffres pour le reste de l’année. La croissance des salaires a ralenti pour toucher environ 5 % sur 12 mois, mais demeure nettement supérieure à sa moyenne d’avant la pandémie de 2,25 %.

 

Figure 3

Source : Enquête sur la population active au Canada, Statistique Canada

 

 

Date de publication : juillet 2024

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